dimanche 18 novembre 2007

Regarde

Regarde
le soleil ne s'est pas levé ce matin

regarde
cette aube vert pâle
ce paysage blanc

regarde cet espace muet
et les mains vides qui se referment sur l'absence

regarde
est-ce le jour
est-ce la nuit

regarde
le temps est suspendu entre deux crépuscules

regarde
la cicatrice offerte pour le pardon des péchés

regarde
l'oiseau qui s'est brûlé les ailes

regarde
il n'y a plus d'image, plus de son, plus de sang

et par-delà la crête cet horizon limpide
encore quelques pas et tu verras la lumière

La quadrature du cercle...

Il a enfermé le rond dans un cube très carré. Et le rond a mal aux entournures. Il déborde dans les coins. Il se roule en boule. Tassé au creux du carré, il s'asphyxie.

On ne devrait jamais enfermer les cercles...

Une saison manquante (2)

Un printemps, presque un été
Se repose sur la margelle du puit.
Le soleil chaleureux caresse la clairière.
Un petit ruisseau murmure un sonnet oublié.
Et l'hirondelle qui n'en sait rien
Ajoute une brindille au rebord de son nid.

Une saison manquante

Une saison manquante
un peu chaude
un peu sèche
univers en jachère
où les miroirs n'ont plus grand-chose à dire
on ne sait même plus si l'amour s'y mire
univers en jachère
à la dérive des infinis
adieu ciel bleu
au revoir espoir

on devrait devrait inscrire nos noms
au fronton des mortes-saisons

et dans nos coeurs
le chagrin de tous les non-dits

Les mots de la nuit

Ils me reviennent de loin, les mots de la nuit et les anciennes questions ne se posent déjà plus.
J'ai même trouvé des mots-fleurs dans le fond de tes yeux. Je cherche le mot qui me dira ton sourire ou peut-être ta main. Je cherche le mot qui chuchotera l'heure exquise et l'apaisement qui suit les grands tourments, peut-être le matin calme et aussi le café.

Et tous ces mots non-dits en forme d'impossible je les passerai à la trappe de l'oubli. Jetés sur le papier, barrés ou effacés d'un trait de gomme hâtive. Je veux écrire le nouveau, la nuit qui s'érode sous tes paumes, le rythme des silences, tes yeux qui redessinnent le ciel.

Le mots reviennent de loin. Je les utiliserai jusqu'à la fin.

Un effluve de liberté

Le vent murmure dans les arbres
Passe un effluve de liberté
Je m'envolerais à tire-d'aile si j'étais un oiseau...
J'abandonnerais l'étang au vents et aux roseaux
Si j'étais un oiseau...

Hélas je suis roseau, attaché à l'étang
Je ploye sous le vent
Je nourris les oiseaux
Je suis seulement roseau

On a le destin de ses racines

Sans titre

Flotte ma pensée
Entre rêve et sommeil
S'amorce le réel

Moments suspendus

Moment suspendu
Entre deux lèvres
Juste avant le premier baiser

Moment suspendu
Entre deux mains
Juste avant la première caresse

Deux fois rien
Juste un instant
En suspens entre deux vies

Le dit de Tana

Je lis tous les augures dans le vol des oiseaux
Et ma vie je la suis sur le miroir de l'eau
A chaque carrefour il faut marquer un tour

Je lis tous les augures dans le vol des oiseaux
Et pour écrire ma vie je me sers d'un roseau
Qui grave dans l'argile tous ces instants fragiles

Je lis tous les augures dans le vol des oiseaux
J'ai renié ma foi pour embrasser la tienne
Mais s'il s'agit de loi je ne suis que la mienne

TANAQVIL

Qui êtes-vous ?

Ecrire, prendre des photos, dessiner, coudre, le temps me manque pour tout faire...