Un souvenir de l'hiver passé
La chaleur d'une main
La douceur d'un baiser
Quelques étoiles au fond des yeux
Une écharpe de brume
Trois flocons de neige
Agitez doucement
Et respirez
Où es-tu ?
Toi ma moitié
Toi mon double
Mon autre
Ma part manquante.
Où es-tu ?
Toi mon soleil
Toi mon centre
Mon astre
Mon désastre
Où es-tu ?
Toi mon précieux
Mon doux
Mon tendre
Mon espérance
Où es-tu ?
Je t’ai cherché
A travers la nuit.
J’ai déchiré mon flanc à la queue des comètes
J’ai tourné en orbite
Autour des trous noirs
Je t’ai cherché
A travers le vide
Au-delà du temps
Je ne t’ai pas trouvé.
Où es-tu Gaïus ?
Sans toi, je ne suis pas Gaïa.
Je vous lis à la nuit.
Parfois je me demande quel est le sens,
Pourquoi la plume et pourquoi le papier ?
Pourquoi le bleu de l’encre ?
Quel vide est à combler,
Quel espace indicible,
Et qui est à leurrer ?
Seulement penser.
De l’autre côté de ma nuit
Quelqu’un m’écrit.
Illusion ou miracle ?
Tout passe.
Je sens comme une douceur
Bien au-delà des mots
J'interprète les signes
Je lis entre les lignes
Pourquoi tous ces secrets
Pourquoi tant de silence
Et toutes ces douleurs
Qui lui rongent les os
Et puis cette lancinance
Faite de vide et d'absence
Je cherche en vain sa trace
Dans les miroirs du Temps
Je crains qu'il ne se lasse
Ou d'en faire tout autant
On jette souvent ses rêves
On les piétine sans trêve
Mais tous ces souvenirs
Les façonner de riens
Une tendresse un sourire
Un rire d'enfant au loin
Caresser ces doux-leurres qui berceraient mon âme partant pour le néant.